« Je ne pensais pas que le coup serait aussi violent dans mon épaule. La prochaine fois, je me méfierai… En tout cas, tu avais raison Tonton. Avec ça, je pourrais tuer un sanglier à quarante mètres. Alors un homme ! Fût-il un géant de plus de deux mètres… À quoi a-t-il pensé quand il a découvert la photo d’Émilie sur son téléphone ? Peut-être à une blague… S’est-il seulement souvenu ? Sans doute… Moi, je n’ai pas tremblé. Je n’ai pas eu peur. La peur, c’est lui qui l’avait dans les yeux en me voyant avec le fusil pointé sur son visage. »
Il lui aura fallu attendre de longues années. Tant d’années à retenir les cris, à masquer les souffrances, à cacher les larmes… Les adolescents qui, au mois de juillet 2007, avaient violé la jeune et jolie Émilie ont bien grandi. Ils sont à présent devenus des hommes respectables sur qui pourtant la mort va s’abattre. Impitoyablement. La vengeance est un plat qui se mange froid, paraît-il… Alors c’est que le temps est enfin venu pour l’assassin de passer à table.
J’ai reçu ce roman policer dans le cadre du partenariat avec Geste Editions. Dominique Fournier est un passionné de voyages et de photographie qui s’est tout autant épris du jeu de l’écriture nécessaire dans ce genre littéraire. La collection du Geste Noir propose de nombreux polars dont « Angers Démons » qui relate une vengeance tardive pour le viol suivi du suicide d’Emilie Chasles, 17 ans.
Ce livre m’a absorbée toute entière dans un style poétique, mélancolique et au parler d’Anjou. Le vocabulaire recherché et les dialogues adaptés à chaque personnage m’ont tout autant conquise. Au travers de chapitres multifocaux, le trio hétéroclite composé d’un manouche qui était fou amoureux d’Emilie, du grand-père de celle-ci et de son ancienne amante revenue des Etats-Unis pour la retrouver. Mais c’est bien « Grand-Père » qui mène la cadence, nous balade en Anjou, plus précisément à Angers, et conclut l’histoire avec beaucoup d’amour. En parallèle, l’inspecteur Kobzik essaie de reprendre le flambeau et de résoudre cette enquête malgré un entourage, personnel et professionnel, qui s’oppose à ses méthodes.
« La rumeur est féconde lorsqu’elle donne son ventre gourmand aux bruits qui le caressent »
L’ambiance est joyeuse et nostalgique à la fois et le suspense prend aux tripes. On visite la région sur des époques différentes et on en apprécie la justesse. On retrouve des thèmes tels que le monde gitan, les sportifs de haut niveau (Basketball principalement), l’amour lesbien et l’image de soi.
Je suis tombée amoureuse de cette histoire. J’ai accompagné « Grand-Père » tout le long de son périple, ressenti chacune de ses émotions. C’est un chef-d’oeuvre sentimental et policier. J’en redemande.
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Pour en savoir plus : Editions La Geste