« Folie(s) – 18 textes échappés de l’asile » des Artistes Fous Associés – Les Editions des Artistes Fous – 1ère partie

« Les Fous ont la parole !

Folie joyeuse, tragique, douce ou furieuse, folie visionnaire, délirante, compulsive, criminelle ou simplement géniale… Mais aussi : folie qui ouvre sur un autre monde, qui efface les limites de la réalité. Entre engloutissement et hypothétique guérison.Dans cette troisième anthologie des Artistes Fous Associés, 18 écrivains de tous horizons vous initieront aux arcanes de nos déraisons les plus secrètes. Pour ne plus jamais dire : “Je suis sain d’esprit”. »

Anthologie dirigée par : Paul Demoulin, Matthieu Fluxe, Ludovic Klein, Vincent Leclercq et Sébastien Parisot.

Folies

Pour cette fois et pour vous éviter un article trop long, je ferai 3 chroniques autour de ce recueil.

D’abord, je suis subjuguée par la couverture et le titre de cette anthologie ! Ça change de ce que je peux voir habituellement. Une touche d’humour et une touche de morbide. Ici on ne se prend pas au sérieux:)

Si ça se trouve, c’est moi qui finirait à l’asile !

Et c’est bien ce contre quoi Sébastien « Herr Mad Doktor » Parisot me met en garde dans la préface. En prenant appui sur la foi du Docteur Amstrong, il nous met face à notre propre folie. Qui sont réellement les fous ? Et pourquoi pas nous ? A notre manière de manipuler la réalité par nos sentiments, on a notre propre folie.

En tout cas, cette préface me met l’eau à la bouche, alors allons-y.

Première découverte : « Nuit blanche » de Sylvie Chaussée-Hostein et illustré par Cham.

« La montagne sauvage, l’obscurité, la tempête de neige, le froid et l’angoisse… et la promiscuité avec un homme inconnu dans l’habitacle de sa voiture : pour Martha, la nuit promet d’être longue. Un huis clos atmosphérique et tendu, par Sylvie Chaussée-Hostein, écrivaine globe-trotteuse et journaliste. »

Folies _ Nuit blanche

Très belle écriture, on est happé dans la vie de Martha et dans sa voiture. On devient elle, avec les mêmes réflexions que nous pourrions avoir au volant. Et l’ambiance est de plus en plus oppressante.. Ca ne s’arrange pas avec l’arrivée de cet homme inconnu. Que faisait-il là au milieu de la nuit, dans cette tempête de neige ?

On suit la tempête au plus près. Je dirais même on la vit. Ça en est même long, trop long. Et en plus, en dépassant la moitié de l’histoire, je me demande où est la folie… Je m’impatiente. Est-ce que cet inconnu va se révéler être un psychopathe ? Un meurtrier ? Ou faut-il s’attendre à autre chose ? Mais à quoi ? Ca me stresse lol

Et là, les 3 derniers paragraphes m’ont mis K.O. Je ne m’y attendais pas du tout ! Époustouflant !

Deuxième découverte : « La couleur de la folie » d’Eric Udéka Noël, illustré par Camille

« La folie a-t-elle une couleur ? Comment se propage-t-elle de lieu en lieu ? Une nouvelle fantastique déstabilisante, qui révèle l’organicité cachée de la maladie mentale. Par l’auteur de Cobaye#27 (de notre précédente anthologie, Sales Bêtes !).« 

La couleur de la folie

L’idée de base est jolie : assimiler les sentiments/pensées/auras aux couleurs. Mais la description des personnages et du nouveau travail du Patron expliquée au départ est longue. L’écriture n’est pas très fluide. Je m’ennuie. A la fin de la 2ème partie, je prends mon mal en patience. Il y a une scène d’horreur totale, de folie collective, de l’émotion très furtive parfois, mais j’avoue de ne pas avoir été touchée par cette histoire. A mon goût elle est fade et classique. Dommage !

Troisième découverte : « Cauchemars » de Maniak, illustré par Xavier Deiber

« Le protéiforme Maniak nous avait déjà copieusement régalés avec ses illustrations issues de son cerveau malade, voilà qu’il prend la plume une nouvelle fois (après son glacial précédent opus La condition inhumaine) pour nous livrer une petite perle claustrophobique et enlevée.« 

Cauchemars

Des phrases courtes qui donnent un rythme soutenu, un début d’histoire qui tourne autour du thème d’enraiement, puis ça se passe la nuit… On est très vite dans une ambiance sombre et anxiogène.

Nous suivons un homme réveillé à plusieurs reprises par des bruits suspects. Il se lève dans un endroit qui ne lui semble pas familier. Puis affronte un premier monstre et croise un deuxième. Il cherche à savoir d’où ils viennent. La réponse est surprenante et inattendue. Mais on peut enfin respirer un bon coup !

Quatrième découverte : « Coccinelles » d’Emilie Querbalec, illustré par Merrion

Coccinelles

« De manière à la fois poétique et crue, Émilie Querbalec traite ici de la difficulté à accepter cet autre issu de soi que représente pour sa mère le nouveau-né… Léger et troublant.« 

Moi-même mère de deux jeunes enfants, je comprends ce sentiment. Ce bébé n’est pas nous, mais est issu de nous. Et ça change beaucoup de choses, en tout cas, pour moi.

Donc dès le départ, je me suis identifiée à cette jeune maman, avec ce bébé qu’elle rejetait parce que le lien ne s’était pas encore créé. Et ça semble tellement facile pour le papa… C’est dur à lire, je suis très empathique à ce sujet.

Et quand les coccinelles entrent en jeu, je suis prise de panique et d’une horreur face à la scène. Oui je suis plongée dans cette chambre de maternité et je prends le rôle de cette mère.

C’est une très belle histoire, émouvante de cette maman qui ne sait pas comment accueillir un petit être, son bébé, dans son monde, ou juste dans ses bras. Qui n’arrive même pas à prononcer son prénom. Laissez lui une chance et vous verrez qu’elle se révélera être une merveilleuse mère.

Cinquième découverte : « Le même sang coule dans mes veines » de NokomisM, illustré par Ana Minski

« Dans une cellule familiale marquée par l’atavisme et grevée par le non-dit, une petite fille fait connaissance avec la violence et le sang. Un récit coup de poing, à la froideur de néon, et pourtant profondément mélancolique.« 

le même sang coule dans mes veines

Terrible histoire de cette jeune fille qui s’automutile. Elle nous raconte comment elle en est arrivée là. Bouleversant !

Le lien du sang est très fort et son père le lui a bien montré. Mais là c’est effroyable.

Je ne saurai rajouter quoique ce soit à mon émotion. Peut-être quelques larmes de tristesse…

Sixième découverte : « Marie-Calice, Missionnaire de l’extrême » de Nelly Chadour, illustré par ARZH

« Jésus Marie Joseph ! Ou quand le zèle missionaire aboutit à une hideuse distorsion de la réalité… Marie Calice réveillera-t-elle réellement les Démons de l’Enfer ? Un texte plein de fantaisie et de punch, pour la première participation de la multi-casquetteuse Nelly Chadour.« 

Marie-Calice missionnaire de l'extrême

On suit Marie-Calice dans la mission qui lui a été confiée : sauver au moins une âme lors d’un festival de rock dans les environs de Nantes, type Hellfest. On peut constater que l’esprit de cette soeur est déformé par sa foi et l’interprétation du mal. La manière dont s’est abordé me fait sourire. On n’est pas dans l’apologie de la chrétienté, ni des métalleux. On les mélange juste dans une même histoire, comme souvent. Toutefois, la façon de voir de Marie-Calice ne prévoyait pas une fin aussi suprenante !

A suivre… ici

Pour en savoir plus : Les Artistes Fous   artistes fous associés skin

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